Le parallèle de l’Ours

18,00

Le parallèle de l’Ours

18,00

(2014)
Aurore MAMET
Prix de littérature du Lions Club centre-est 2016

Une aventure passionnante et dangereuse, en kayak de mer, au coeur du Spitzberg. Une nature grandiose, sauvage et menacée. Un récit captivant où l’auteure montre une grande sensibilité pour la nature qui l’entoure. Le parallèle de l’Ours est le récit d’un voyage,mais il est plus que cela. C’est un plaidoyer pour la sauvegarde du monde, de sa nature, de ses animaux. C’est un livre qui parle de courage, d’endurance, de ténacité.

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Broché, 291 pages
Date de parution : 2014
Collection : Récit de nature
Langue : Français
Dimensions du produit : 130×200

Extrait

 

Le parallèle de l’ours

Aurore MAMET

 

Plus personne ne souffle un mot. Je me tourne vers l’océan, car un rayon de soleil éclaire vigoureusement les glaces de l’autre rive, loin, sous le ciel chargé en gris orage. Les eaux arctiques forment une bande gris-bleu étrangement lisse et uniforme, quand on sait les vagues qui l’agitent. Sur notre rive, la toundra est d’un brun moelleux, la montagne gris sombre presque noire. C’est un mirage plutôt qu’un paysage, des aplats de couleurs tracés à la hâte par un large pinceau. Prenant garde à ne pas écraser des petites dryades aux pétales jaunes, je tourne lentement sur place, portant mon regard sur les deux fjords que nous surplombons. Trygghamna n’a pas l’air si humide, vu d’ici ! Les ravines de neige forment des motifs abstraits qui donnent à la roche des traits humains : l’angle d’un nez, la saillie d’une arcade sourcilière. Je scrute avec plaisir les trois glaciers qui se jettent dans sa baie, dont l’un s’appelle bizarrement Protektor. C’est le mont rocheux dressé sur ma gauche à sept-cent-cinquante mètres au-dessus de l’eau qui lui a donné son nom, premier refuge des navires baleiniers. D’ici on en voit surtout le profil en éperon d’Alkhornet, comme un fort face à la mer. Planté sur un rocher, Paul cherche aux jumelles les vestiges de notre ancien campement. Je me demande où est notre labbe… En me déplaçant légèrement, je contemple maintenant Ymerbukta, mais le fjord est trop ouvert pour qu’on le voie en entier depuis le bout de sa gueule où nous nous tenons. Le glacier qui se dresse au fond est relié à celui que nous avons exploré à Trygghamna, même s’ils portent chacun un nom distinct. Je reviens face à l’océan, m’asseyant sur une pierre froide, le menton sur les genoux. La lumière douce peint le monde d’un pastel apaisant. Au large, une ceinture de glace dérivante, de la banquise venue du nord, vient barrer le gris de l’eau comme des cristaux de sucre.
Dans les grands espaces, l’âme s’étend. En ville, coincée par les bâtiments exigus, la foule trop proche, le bruit incessant, l’air lourd, l’âme tâtonne et finit par se replier sur ce qu’il y a de plus sécurisant : elle-même. On étouffe. Alors qu’ici, à la manière des lois physiques où il est dit qu’un gaz emplit tout le volume disponible, je peux sentir mon âme se déployer dans ce ciel doux, épouser les contours de chaque pierre, dessiner les glaciers, glisser jusqu’à l’horizon. En touchant délicatement cet espace infini, l’âme s’allège et tout devient souriant et serein.
Mon regard est soudain accroché par du mouvement : des rennes, en contrebas. Ils sont tout un troupeau, se déplacent avec lenteur, broutant la toundra. Je me demande par où ils sont arrivés car nous sommes cernés de glaciers. C’est toujours étrange de découvrir un troupeau là où quelques heures plus tôt nous marchions, seuls. A notre manière nous tentons de nous fondre dans le paysage, épousant ses règles, mais nous découvrons toujours plus furtifs et silencieux que nous. Eux ne se contentent pas de suivre les règles, ils sont les règles. Doucement nous descendons à leur rencontre.

Revue de presse

factuelinfo

À la suite de Jane Dieulafoy, d’Alexandra David Néel, d’Ella Maillart, pour ne citer qu’elles, Aurore Mamet. Une Franc-Comtoise, une femme de notre temps. Elle signe son premier livre, un récit de voyage passionnant, aux éditions Coxigrue. Le parallèle de l’Ours est le récit d’un voyage, il est plus que cela. C’est un plaidoyer pour la sauvegarde du monde, de sa nature, de ses animaux. C’est un livre qui parle de courage, d’endurance, de ténacité.

 


 

francebleu

Aurore Mamet, une véritable aventurière Franc Comtoise !
Parole de lecteurs :

Un récit très entraînant, dès les premières pages on se retrouve aspiré dans le flot des événements. Les descriptions du voyage donnent envie de prendre a son tour le sac à dos !

 

Beaucoup de sensibilité, on suit les pérégrinations de l’auteur en arctique (Spitzberg) qui laisse une large place à son ressenti et ses réflexions. On s’y croirait ! Certains passages sont vraiment beaux… Un beau moment.

 

Une aventure polaire, étonnante et dangereuse, la découverte d’un monde inconnu (de moi !) et une grande sensibilité à la nature sauvage.

 


 

cestadire

Une aventure hors du commun où, avec son guide, elle a failli se noyer dans l’eau dépassant à peine les 0°C, pagaya durant plus de 14 heures ou réalisa des tours de garde la nuit pour éviter les attaques d’ours.

 


Oncle dan, 19 décembre 2015

« Le récit d’un voyage de trois semaines au Spitzberg. Il s’agit plutôt d’un trek en kayak le long des fjords dans une nature belle et hostile et dans des conditions climatiques difficiles bien que nous soyons en été et que les jours n’alternent pas avec les nuits inexistantes à cette période de l’année. L’auteure tient une sorte de journal étape après étape et décrit de la plus belle manière la nature et le règne animal. »

Narvik, 16 février 2015

Plus qu’un simple récit de voyage, un vrai roman d’aventure et une ode à la nature ! du suspens, de la découverte, des réflexions autant intimes qu’universelles… Une vraie bonne surprise, l’ambiance du grand nord en prime.

Philippe, 17 février 2016

Un magnifique récit d’aventure, profond et écologique, mais également froid et dangereux ! Nettement plus prenant que les récits de certains, de plus en plus médiatiques et de moins en moins aventuriers… L’auteure est intrépide et a un rapport authentique et sincère à la nature qui l’entoure, et qui est menacée, même si loin.


Emission littéraire, 1 novembre 2017

« Un récit captivant où l’auteur montre une grande sensibilité pour la nature qui l’entoure. « Le parallèle de l’Ours » est le récit d’un voyage, mais il est plus que cela. C’est un plaidoyer pour la sauvegarde du monde, de sa nature, de ses animaux. Beauté des animaux qui exerce une véritable fascination sur l’auteur, évocation émouvante des rennes mais aussi de « l’invisible présence [des ours qui] plane au-dessus de nous depuis notre arrivée au Spitzberg. »

L'auteur

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Depuis sa plus tendre enfance à Morteau dans le Haut Doubs, Aurore Mamet dévore les livres et n’hésite pas à écrire ses premiers ouvrages dès le CE1 ! Sportive et dynamique, elle partage son temps libre entre le grand air, les arts martiaux, sa famille et l’écriture. Très attachée à ses racines, c’est aussi une grande voyageuse, à pied ou à cheval, qui prend autant de plaisir à partir à la découverte du monde qu’à revenir dans son foyer franc-comtois. Son fil d’Ariane reste l’amour de la nature qui l’anime depuis toujours.